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Dominique Broc reste déterminé

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Dominique Broc reste déterminé  Empty Dominique Broc reste déterminé

Message par Admin Mar 23 Avr - 0:52

Dominique Broc reste déterminé  Broc-t10

Porte-parole du Cannabis social club, il vient d’être condamné à six mois de prison avec sursis. Il présente ces clubs comme l’alternative au marché noir.

Dominique Broc reste déterminé à cultiver du cannabis même s'il encourt de passer devant la cour
d'assises pour production en bande
.

> Né en 1969 à Murat (Cantal).
> Fume son premier joint à 12 ou 13 ans au collège de Murat.
> Élevé par ses grands-parents, fermiers dans une toute petite exploitation.
> Arrive en Touraine en 1983 pour y rejoindre sa mère.
> Apprend d'abord le métier de charpentier-couvreur puis de carrossier.
> 1993-1995 : peintre-carrossier à son compte à Saint-Martin-le-Beau.
> A été routier pendant 15 ans, puis a travaillé pendant cinq ans comme déménageur aux Professionnels réunis, à Tours.
> 2002 : a participé à la création du syndicat Sud chez Outiror.
> Jardinier.

Votre action se caractérise par du courage et de la volonté. D'où vient ce militantisme ?

« Dès le début, fumer me posait un problème de conscience. Je ne voulais pas donner de l'argent à des mafias. Alors, trois jours après avoir eu mon permis de conduire, je suis parti acheter du cannabis en Hollande car c'était légal. Je rapportais 700 g tous les deux mois. Ces allers-retours sont devenus une routine.
« Dans les années 90, j'étais contrôleur qualité à Châtellerault (Vienne) mais j'ai connu le premier de mes trois plans sociaux. Je me suis retrouvé avec un peu d'argent. J'ai fait un voyage pour acheter 3 kg.
« J'étais tellement habitué à ces trajets que je ne prenais plus les chemins de traverse, donc, je me suis fait arrêter. Je n'avais rien caché.
« Résultat des courses : je me suis retrouvé en prison d'août 1990 à mars 1991. Mon fils est né lorsque j'étais incarcéré.
« Le directeur de la prison était humain : il m'a fait venir dans son bureau pour me montrer une photo-Polaroïd de ma femme avec mon fils dans les bras. J'ai ressenti une injustice terrible. « Le soir même, à la télé, j'ai vu un reportage sur le Collectif d'information recherche cannabique en lutte contre la prohibition. Je me suis dit : je dois les rejoindre. Je n'ai pas lâché depuis. On dit les Auvergnats têtus. »

Avec la condamnation de cette semaine, vous risquez de passer aux assises pour production en bande ; un crime passible de 30 ans, si vous continuez, ce que vous avez décidé. N'avez-vous pas peur ?

« Si j'y retourne, ce sera politique. J'ai préparé le terrain avec ma femme, mes deux enfants, j'irai jusqu'au bout. Autrement dit, je ne mangerai plus rien, comme pendant ma garde à vue. J'ai fait le choix du cannabis parce que je ne maîtrisais pas l'alcool. Aujourd'hui, j'aime la saveur du cannabis. »

Mais beaucoup de fumeurs cherchent à se désintoxiquer. Niez-vous cette dépendance ?

« Elle est beaucoup moins grande que pour l'alcool ou le tabac. En réalité, peu de personnes sont dépendantes du cannabis. Elle peut être psychique, mais pas physique. « Chaque année, je fais un break : jamais de cannabis en février. Bon, c'est le mois le plus court mais quand même ! Non, le danger avec le cannabis vient de la combustion. »

Que dites-vous dans les clubs ?

« Que fumer, c'est ringard, mauvais pour les poumons. Que ces fumées sont cancérigènes alors que cette plante, thérapeutique, est anticancérigène. Les anciens le savaient, ils savaient l'utiliser.
« C'était bien moins coûteux et dangereux que le Xanax, Lexomil et autres médicaments qui, eux, rendent dépendants.
« Nous disons de ne pas mélanger le cannabis au tabac, de supprimer la combustion en le cuisinant, dans des gâteaux ou des sauces, ou en utilisant des vaporisateurs. Il n'y a plus de fumées dans les poumons mais de la vapeur d'eau. »

Pensez-vous que la société adhère ?

« Je ne la pense pas prête, mais il est urgent de le faire. Les mafias font vendre des produits dangereux sur le marché noir. Nos enfants sont en danger. Nous proposons un choix de consommation sûr pour que la France rattrape son retard. »

repères - Un oeil vers le Sud
Au bas mot, la France compte cinq millions de fumeurs de cannabis. Dominique Broc ne comprend pas le décalage entre ce chiffre et l'arsenal législatif national, l'un des plus répressifs d'Europe, sans véritable volet préventif.
Il lorgne du côté de l'Espagne et du Portugal pour une réglementation plus souple : « Il faut prendre le taureau par les cornes pour encadrer la consommation de cannabis, comme l'a fait le Portugal. En 2002, ce pays, qui avait un grave problème de toxicomanie, donc d'héroïne et de cocaïne, a dépénalisé toutes les drogues.
« Treize ans après, le nombre de toxicomanes a baissé car des structures ont aussi été mises sur le terrain pour éduquer, limiter les risques auprès de populations sensibles. »

source : http://www.lanouvellerepublique.fr/
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